Le 8 Septembre : Listvyanka - Nizanneudinsk

Réveil tardif pour Marc. Départ vers 8H15 pour une longue route à nouveau : > de 600km. Nous quittons notre hôtel soviétique aux allures de palace mais d’un confort relatif. Derniers regards dès l’aube sur le lac Baïkal mal éclairé par un ciel gris et pluvieux. 60 km plus loin, il pleut à verse sur la ville d'Irkoutsk. Nous sommes en retard, nous n’irons pas visiter la vieille ville aux maisons de bois. Route en mauvais état mais un peu plus confortable qu’hier. A midi, premier repas à l’occidental dans un petit restaurant de campagne : steak frites et crêpes confiture. Royal ! Ca a mit l’ambiance. La restauratrice, un peu revêche à notre arrivée,  nous a vu partir avec regret après le « cirque » que nous avons produit dans son établissement. A nouveau des routes défoncées. Nombreuses forêts de bouleaux. Le temps s’améliore. Dans les champs, d’immense étendues à l’infini, c’est encore la moisson à cette époque ci. Nous passons des ponts de bois le long de routes de plus en plus encaissées et caillouteuses. En fin d’après midi, le Berliet crève pour la troisième fois depuis le début du raid. Nous arrivons et Yves prend immédiatement les affaires en mains. Jean Yves, le conducteur du Berliet n’avait encore jamais vu ça. En une demi-heure tout était fait, pneus remplacés et rangés (il faut plusieurs heures ordinairement). Nous avons même reçue l’aide d’un rude cascadeur russe qui passait par là avec son fils et sa voiture de démonstration. En fin de parcours nous atteignons notre destination, un petit village. Aidés par une russe qu’Yves a abordé et dont la sœur travaille à Saint Nazaire (!!!) nous trouvons l’hôtel : vestige des heures de gloire du régime soviétique, conservé dans son jus. Et dans quel état ! Totalement délabré. Certains baroudeurs renoncent à leur chambre occupée par des insectes

du genre punaises et préfèrent dormir dans leur voiture. Pour ma part, depuis le départ, j’en ai vu d’autres. Pendant le dîner, pas trop mauvais, la soirée est animée pas une chanteuse qui se débrouille pas mal du tout. Je me demande à quoi rêve-t-elle ? De gloire ? A partir d’ici dans ce coin perdu de Sibérie ? Quel avenir pour les jeunes ?

Seul dans ma chambre – nous avons des singles pour une fois -,je m’endors rapidement. Juste réveillé vers 4h00 par une turista d’enfer.